Mode et lifestyle

Mes conseils pour acheter (ou ne pas acheter du tout) pendant les soldes de manière raisonnée

La “moi d’avant”

Je fus de celle qui posait un RTT le 1er jour des soldes. De celle qui se ruait dans les boutiques et les sites web pour en ressortir les bras chargés et les paniers virtuels validés. Je n’ai jamais fait d’achat compulsif ni dépensé de sommes folles, j’achetais beaucoup et peu cher. Sauf que pas cher + pas cher ça faisait quand même beaucoup au bout d’une année.

Sans vouloir me trouver d’excuse, j’ai bossé 15 ans dans la mode, ce qui, en plus de me donner envie de nouveautés tout le temps, me permettait d’accéder à des remises très intéressantes pour acquérir de nouveaux vêtements (ventes aux personnel, vide dressing des stylistes, remise dédiée…). Puis le blog est arrivé et à l’époque, ce qu’il “fallait”, c’était montrer de nouveaux looks, de nouvelles pièces, dans une frénésie ahurissante. Et j’ai joué à ce jeu-là. Et j’ai aimé ça : c’est facile de créer de nouveaux looks quand on a de nouvelles pièces.

D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours trouvé ça très amusant de s’habiller, se choisir ses vêtements et de se créer un personnage, une attitude, une humeur. Voilà comment je vois la mode : un terrain d’expression, une aire de créativité, un plaisir tout simplement. Et un plaisir essentiel à ma vie au même titre que lire, faire la cuisine, cocooner, la gastronomie…

Le début d’un cheminement

Il y a 4 ans, j’ai commencé un sentir un trop plein à beaucoup de niveaux : trop plein dans mon dressing : il débordait et j’arrivais quand même à me dire “je n’ai rien à me mettre”, j’avais des vêtements partout : dans des sacs ikea au bout de mon lit, dans le grenier de ma famille, dans mon cellier… et je les conservais tous depuis mes… 16 ans ! Je n’avais pas changé de taille en 20 ans et comme la mode est un éternel recommencement, je savais que j’aurais envie de reporter telle ou telle pièce quelques mois ou années (!!!) plus tard. Un trop plein aussi dans le fait de devoir laver, repasser et ranger tous ses vêtements. Un trop plein dans l’énergie que ça me prenait pour tout ranger (pendant ce temps là je ne faisais pas d’autres choses plus épanouissantes).

C’est à ce moment là que le monde entier et les médias ont commencé à parler de l’impact écologique de la mode sur notre planète, sur les conditions affreuses des personnes dans les usines (on le savait bien sûr mais on vivait tous avec ça… de loin… moi en tout cas) et sur nous. C’est à cette époque là aussi que j’ai travaillé 1 mois chez Made & More, un concept store belge de marques européennes de mode et de déco éthiques et responsables. J’étais la responsable de concept store et je voyais y débouler des clients les bras chargés de sac Primark. Et je devais subir leur incompréhension voire leur foudre lorsqu’ils découvraient que le t-shirt blanc tout simple que je vendais coûtait 50 euros tandis qu’il venait d’en acheter 5 pour 10 euros. A l’époque je me suis beaucoup servi de cet excellent article de Coline pour expliquer en quoi ces 50 euros permettait à chacun de travailler et de vivre dignement. Ça marchait 1 fois sur 6. Et je comprends : encore aujourd’hui, j’ai moi même toujours un frein psychologique à mettre 50 euros dans un T-shirt…. comme beaucoup, j’ai été mal habituée.

Sur la bonne voie ?

Puis j’ai commencé à mieux gagner ma vie et assez paradoxalement, le fait d’avoir plus d’argent m’a donné envie d’acheter mieux mais moins. De regarder enfin les étiquettes des vêtements et de ne plus acheter de pulls certes jolis mais dans lesquels j’étais gelée ! Et l’idée que de s enfants ou adultes travaillent dans des conditions affreuses, je ne voulais pas participer à ça. Ou en tout cas le loins possible, le travail est long. C’est à ce moment là où j’ai acheté mes premières mailles chez Sezane, quelques pièces en soldes chez Ekyog et que j’ai commencé à lire toutes les parcours et histoires des marques de mode qui essayaient et faisaient mieux (Balzac Paris, Heimstone, Noo Underwear….)

3 ans se passe et j’entame en même temps un tri dans mon dressing, que je fais pièce par pièce… très mauvaise idée (j’y reviendrai plus tard) : je réussis poussivement à faire sortir 20 pièces sur 500 de mon dressing. Je commence également à faire des braderie, à vendre sur vinted mais c’est tellement chronophage pour quelques euros au bout . Bien sûr je donne aussi (boîte à dons). Et surtout je divise par 5 ma consommation mensuelle. Le fait de me lancer à mon compte, la baisse de revenus la première année, les documents et lectures que je fais sur le fait que la mode est la deuxième industrie la plus polluantes du monde, et l’énergie que demande l’entrepreneuriat m’aidant fortement 😉

Je les aiiiiiime…. put*** d’émotions

Je suis de celles qui ne sont qu’émotions : hyper sensible, hyper empathique…. et hyper attachée à ses vêtements pour les souvenirs qu’ils représentent, parce que ce sont des cadeaux, pour surtout je crois la personne qu’ils me permettent de donner l’impression d’être (vous suivez ?). Tour à tour business woman, fille cool californienne, girl rock etc…

Nous faisons un bond dans le temps, fin 2018 : je suis sortie d’une rupture conventionnelle, de ma pire rupture amoureuse et d’une dépression. I’m alive. But I’m toujours autant étouffée par mes vêtements. Chaque chose en son temps certes.

Mon problème c’est l’aspect émotionnel (j’avais d’abord écrit “charge émotionnelle” c’est dire….) que je mets dans chacun d’entre eux (y compris dans les moches, les has been ou les trop petits, je les aime tous !)

J’aime cette photo “auto-prise” prise à Alicante, mon 1er voyage solo. Une valise cabine autorisée et le bien être que j’ai ressenti à avoir un mini dressing le matin grâce aux tenues que j’avais soigneusement préparées en faisant ma valise.

Des outils concrets pour m’aider (et vous aider !)

C’est à ce moment là que l’une de mes blogueuses et plume préférée, Balibulle, commence à rédiger des articles sur l’optimisation de son dressing et sort son anti guide de la mode… que je m’empresse d’acheter et de dévorer. Quelques déclics se font et je me m’affranchie de certains diktats inconscients…. hop certains vêtements rejoignent la boîte à dons et vinted. Et je commence une liste des beaux basiques qu’il me manque et je ne fréquente plus zara and co… Et je prends un bureau à la campagne pour m’éloigner du centre de Lille (c’est comme un paquet de biscuits : si tu l’as dans ton armoire, tu as plus de chance de la manger que si tu ne l’achètes pas quand tu fais tes courses 😉

D’autres blogueuses et marques commencent, ou continuent, à parler d’une manière éco responsable de consommer la mode. Je dévore tout ça avec boulimie et forcément ça cogite.

2019, ma chère Charlotte (Balibulle) sort un nouvel ouvrage : le dressing code qui donne une lecture approfondie de notre rapport à la mode (est ce que je suis une affective (ouiiiii), une pragmatique, une festive (ouiiiii)…). Qui nous apprend à aimer ce que l’on porte, à porter ce que l’on aime et à se délester du reste. En suivant 5 étapes :

1 DIAGNOSTIQUER

2 TRIER

3 SE RÉVÉLER

4 ACHETER

5 ORGANISER

Voilà le plan de bataille qu’elle propose avec un chaque fois des outils concrets pour enfin s’y mettre efficacement. Pour moi, la révélation fut de trier par silhouette et non plus pièce par pièce (je ne vous révèle pas tout et vous en conseille vivement la lecture !).

Janvier 2019 : j’en suis là.

Nous sommes en janvier 2019, je n’ai pas encore fini la lecture du dressing code, des piles de vêtements me regardent encore d’un oeil mi menaçant mi aguicheur mais je dégage chaque jour des choses de chez moi . Donc j’avance pas à pas. Donc j’en suis fière (très important d’y aller pas à pas sinon on a envie de se jeter par la fenêtre face à la montagne qui nous attend croyez-moi !)

Je suis loiiiin d’être parfaite, loin d’être un modèle, j’ai encore des envies de vêtements mais j’ai radicalement changé d’état d’esprit et je suis passée à l’action en consommant moins et en triant chaque jour. Et hier en ce 1er jour des soldes, je ne savais même pas que ça l’était et j’étais au bureau :D

Et si on avançait ensemble ?

J’écris cet article spontanément , l’idée m’est venu cette nuit (comme très souvent d’ailleurs !) et je me suis dis que ça pourrait être intéressant d’échanger avec vous sur le sujet, de vous partager mes découvertes, les outils et lectures qui m’aident. Parmi elle, il y aussi la méthode BISOU.

Un BISOU et ça repart !

Avec cet article et ces tips, j’ai envie de vous donner envie de faire les soldes de manière responsable en “pesant” les choses. Voire même à ne pas les faire (pour ma part j’irai sûrement la dernière semaine car mon objectif du moment est de plutôt de “faire sortir” des pièces de chez moi)

La méthode BISOU a été inventée par Marie Duboin Lefèvre et Herveline Verdeken. 2 nanas qui donnent leurs astuces sur l’art du minimalisme et des conseils en matière d’écologie. J’ai aussi lu un extrait de leur petit guide qui m’ a beaucoup plu : j’arrête de consommer ! 21 Jours pour sauver la planète et mon compte en banque.

La méthode BISOU : 5 questions à se poser avant chaque achat

La méthode BISOU repose sur 5 questions que les 2 autrices conseillent de se poser avant chaque achat :

  • B comme besoin : Cet achat répond t il a un véritable besoin ? Est ce que c’est bien MOI CORALIE (remplacez par votre prénom 😉 qui souhaite ou ai je été influencé par uns stratégie marketing(ou des influenceurs, blogueurs, stars, diktats de la mode…); Le but : distinguer Besoin ET Envie. En boutique comme au moment de valider votre panier sur un e-shop.
  • I comme immédiat :  Est-ce que j’en ai les moyens ? Est ce que j’ai le budget pour cela ? L’astuce : reporter votre achat de quelques jours ou heures pour mûrir la réflexion et voir si vous y pensez encore (à 98% non !)
  • S comme semblable : Est ce que j’ai déjà un vêtement similaire ?(souvent valable pour la petite robe noire, les blouses blanches…. regardez votre dressing vous allez être étonné(e) des jumeaux que vous allez y trouver !)
  • O comme origine : D’où vient ce vêtement ? Dans quelles conditions a il a été fabriqué ? Est ce que c’est OK avec mes convictions morales personnelles ? Quelle est son origine. = Pensez l’achat dans sa globalité. A noter qu’il n’est pas toujours évident d’avoir ces infos, j’en ai conscience d’où l’idée de se tourner vers des marques vertueuses, engagées ou qui prouvent qu’elles tendent à être plus responsables.
  • U comme utile : Est ce que cet objet ou vêtement va m’être utile au quotidien? Est ce qu’il va m’apporter un confort qui m’est essentiel ? Ou est -ce que je peux m’en passer ou pas du tout ?

J’espère sincèrement que cet article pour parler du sujet des soldes autrement qu’en “poussant” à l’achat vous inspirera, vous aidera et vous guidera si vous décidez de faire les soldes. N’hésitez pas à partager vos points de vue ou à me laisser un petit mot en commentaire, cela fait toujours plaisir 🙂

Coralie

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7 Comments

  1. tiphaine janvier 9

    Merci pour cet article dans lequel je me retrouve complètement (même si je pense avoir eu moins de sacs Ikéa de fringues que toi :-))
    Ce qui est cool aussi avec le tri c’est que l’on retrouve de jolies choses enfouies qui ne demandent qu’à être portées.

    • coralie janvier 9 — Post Author

      Merci Tiphaine, je me sens moins seule 🙂
      Oh que oui les redécouvertes qui donnent l’impression d’avoir de nouveaux vêtements : dernier en date un joli bomber promod marine satiné très chic 😀

  2. courageux Anonyme janvier 9

    “Voilà comment je vois la mode : un terrain d’expression, une aire de créativité, un plaisir tout simplement. ”
    Un vrai mantra cette phrase.
    Un bel article dans lequel je me retrouve, j’ai plus ou moins entamé la même démarche, achetant essentiellement pour remplacer ce qui n’est plus portable, voir réparant les habits abimés (mais pas trop)…
    Passer a un “budget” d’indépendant m’a beaucoup aider dans cette démarche

    Sinon c’est un mouvement de fond qui a commencé dans la mode, avec la prise de conscience fin 2017 (H&M et son “feu de joie” de 12t), le sourcing est de plus en plus pris en compte. La pollution aussi (Camaieu et son dénim waterless)
    Comme lecture, je te conseille “Re-made in France” du créateur de la marque 1083, c’est instructif. Il est dans la même démarche que le slip Français, mais encore plus poussé.
    On pourrait d’ailleurs faire une liste des marques “made in F” ou de celles éco-responsable.

    Au plaisir

  3. Sophie janvier 9

    Merci Coralie ! Qu’elle bonheur de te lire ! Merci pour ces conseils au top

    • coralie janvier 9 — Post Author

      Avec plaisir Sophie.
      Ravie que mes conseils te servent.
      A bientôt.

  4. Cauchy Hélène janvier 9

    Il y a bien longtemps que mon dressing n’est composé que de pièces quali et de belles marques mais toutes ont été shoppées en outlet et surtout en seconde main
    Il y a bien longtemps que j’ai déserté les Zara promod et autres franchises de ce type
    Une pièce qui entre dans mon dressing remplace une pièce qui sort c’est la règle
    Et mon budget vêtements correspond à ma cagnotte vide dressing ou vinted ou presque

    • coralie janvier 9 — Post Author

      Bonjour Hélène. Figure toi que tu es l’une qui m’inspire dans cette démarche : tu as un vrai don pour trouver de jolies pièces quali et de belles marques sur vinted.
      Les Zara and co sont finalement très cher par rapport au cost par wear de chaque pièce qui, la plupart du temps, ne tienne pas la route niveau qualité (encore un très bon article de charlotte par ici : https://www.balibulle.com/post/2013/11/02/cost-per-wear/) !
      La pièce qui rentre pour une qui sort est l’un de mes graal, pour l’instant, je n’y arrive pas encore mais à chaque jour sa peine comme on dit 😉

      La cagnotte vinted remployée dans les achats vestimentaires est un très bonne idée oui. Pour ma part, la cagnotte vinted est celle qui finance mes week end au vert.

      Merci pour ton commentaire et ta fidélité 🙂

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