Je suis malade.
Ce soir j’ai rdv avec les lumières tamisées d’une salle de cinéma
qui ressemble encore à celle de mon enfance.
Ma prescription est simple : visionner Knock, le film inspiré par
la pièce de théâtre éponyme “Knock ou le triomphe de la
médecine” de Jules Romains.
Au cœur des années 50, Knock dépeint une galerie de personnages,
à laquelle il est difficile de ne pas succomber.
Un médecin chic et débonnaire, au passé trouble,
campé par l’impressionnant Omar Sy.
Un prêtre blasphématoire, magistralement interprété par Alex Lutz,
dont le petit jaune a remplacé depuis bien longtemps le vin de messe.
Une jolie jeune fille que n’épargnent ni la vie ni les maux.
Une riche veuve qui se meurt d’ennui.
Une propriétaire terrienne infectée par la méchanceté.
Un facteur qui emprunte des chemins de traverses…
Autour de la fontaine du village, les commerces ont l’allure d’antan.
Une pharmacie au charme désuet dont l’EBE n’a ainsi pas de prix.
Son pharmacien en carton. Et sa pharmacienne nymphomane.
Le bar tabac du village qui rassemble encore les gens
(et les cancans) pour de vrai.
L’école du village “filles”/”garçons”, ses bureaux en bois gravés
à l’encre de la vie par les souvenirs des écoliers.
La boutique de vélos qui rappelle à quel point la voiture
était alors un luxe.
Et bien sûr l’église et ses confessions parfois dures à avaler.
Fraîchement arrivé dans le village,
le “Docteur” s’installe, consulte et soigne chacun de ces malades
qui s’ignore.
L’art de la séduction et de la sémantique sont ces meilleurs remèdes.
Le bouclier médical, son ultime invention.
Ses patients deviennent ses clients.
Le triomphe de la médecine prend alors un tout autre sens…
L’adaptation s’offre une injection de petits détails appartenant
à la version originale comme le cultissimme
(“Est-ce que ça vous grattouille, ou est-ce que ça vous chatouille ?”)
Knock est assurément une pilule du bonheur à prendre
en auto-médication ad. lib.*.
Une préparation magistrale à délivrer à chacun d’entre nous.
Question de santé publique.
- A volonté
Gaetan octobre 22
Belle critique et jolie métaphore Mademoiselle Trendy !